Le Ménure superbe.

[maloute45]

LE MENURE SUPERBE - (Menura novaehollandiae) .



Les Ménures mènent une vie secrète, ce sont des oiseaux farouches, qui se tiennent dans
les bois et sous les broussailles.
L'appel du mâle qui parade, mélangés aux nombreux appels d'autres espèces qu'il imite
à la perfection, retentit très souvent, mais on ne parvient que très rarement à surprendre
l'oiseau même.
On le connaît bien, parce qu'il figure sur des timbres postaux, mais notons que le maintien
que l'on voit sur les deux premiers clichés ci-avant ne représente qu'un bref moment pendant
la parade.

Les deux plumes caudales externes forment le cadre de la "Lyre", les deux caudales centrales
qui n'ont pas de barbes, sont très longues et étroites, les six autres rectrices possèdent des
barbes lâches non reliées par des barbicelles.
Elles sont brunes au dessus et blanches en dessous.
Pendant la parade la queue est étendue, les rectrices blanches retombent sur le dos et touchent
le sol par dessus la tête de l'oiseau.



Dans son grand territoire, le mâle adulte qui vit en solitaire, ne tolère aucun autre mâle.
Il arrange plusieurs monticule de parade, qu'il visite tour à tour en y attirant les femelles.
Ces dernières construisent un nid volumineux à faible hauteur au moyen de fougères et
d'écorces, et en tapissant la coupe avec des fibres et de la mousse végétales, ainsi que des
plumes.
Cette construction leur prend en moyenne, environ un mois.

L'unique œuf est gris foncé à macules noires, il est couvé pendant 35/40 jours.
Le jeune est nu à sa naissance, mais recouvert de duvet noir après quelques jours, il ne quitte
le nid qu'à l'âge de dix semaines.



Ces oiseaux se nourrissent d'insectes, vers et mollusques, qu'ils déterrent sous la couche
de terreau et de feuilles mortes.
Leur comportement rappelle celui des Faisans, et jadis ils étaient classés dans une même
famille, plus tard il a été établi qu'ils appartiennent aux "Passeriformes", parmi lesquels
ils forment un Ordre en compagnie des "Atrichornes".

En 1867, ces oiseaux sont parvenus pour la première fois en Europe, ils ont fait grande
sensation au Zoo de Londres.
Les magnifiques plumes caudales ont évidemment tenté les indigènes et les premiers colons
blancs, en imitant l'appel du mâle et en bougeant une queue entière attachée sur la tête d'un
chasseur, ils attiraient ces beaux oiseaux vers le terrain de parade, et les abattaient.



On a aussi réussi à dénicher des jeunes qui furent élevés à la main (EAM).
Comme on dit en Europe "Voir Naples et puis mourir", les Australiens disent aussi : "See the
Lyre-Bird and die" (Voir l'Oiseau- Lyre et puis mourir).

Dans "Avicultura Magazine année 1947 N° 3", un auteur a décrit les privations et les efforts
auxquels il faut consentir pour épier ces oiseaux dans leur milieu naturel.
Depuis peu, des cinéastes intrépides à fixer la vie mystérieuse de ces oiseaux sur film et
bande magnétique.

Dans "The Birds" de Peterson (Life Nature Library) on trouve des photos qui montrent la
femelle, enlevant du nid les fientes du jeune enveloppés d'une pellicule et les déposant dans
un petit cours d'eau proche, où se trouvent toute une série de ses petites pochettes.
C'est dans l'intestin du jeune que la matière fécale est emballée de la sorte, et tout est bien
propre.
La nature a ainsi procuré à ces oiseaux un moyen de disposer des fientes, qui pourraient
attirer l'attention des rapaces sur le nid qui se trouve près du sol.

m@loute45.