Installation d'une nouvelle mangeoire

[fethi d'alger]

Installation d'une nouvelle mangeoire : quelle espèce arrive la première ?
Une expérience a montré que la Mésange charbonnière était très souvent la première espèce à visiter les nouvelles mangeoires.
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La Mésange charbonnière (Parus major) est très souvent la première espèce à fréquenter les nouvelles mangeoires.
Photographie : Jean-Pascal Weber / Les oiseaux dans leur environnement
Les mangeoires constituent désormais une source de nourriture importante pour les oiseaux dans les zones urbaines et suburbaines, et les espèces qui savent rapidement découvrir et exploiter ces opportunités alimentaires ont un avantage compétitif sur les autres. Entre décembre 2013 et février 2014, des ornithologues ont installé 138 mangeoires proposant quatre types d'aliments (graisse animale; fruits secs, graines de tournesol et de millet) dans huit villes (zones urbaines et rurales voisines). Elles ont été placées à au moins 50 mètres des éventuelles mangeoires déjà existantes. Une fois mise en place, chacune a été surveillée depuis une voiture pendant 120 minutes et la première espèce d’oiseau arrivée a été à chaque fois notée. Si la mangeoire n'était fréquentée par aucun oiseau pendant les 120 minutes, elle était déplacée d’au moins deux kilomètres.

Au total, 925 oiseaux appartenant à 43 espèces ont été observés autour des 138 sites expérimentaux. Neuf espèces ont été observées durant les 120 premières minutes : la Mésange charbonnière (Parus major) était la première espèce notée dans 64 % des cas, et dans 80 % des cas, il s'agissait de mâles, a priori plus aventureux que les femelles. La Mésange bleue (Cyanistes caeruleus) était le premier oiseau arrivé dans près de 20 % des cas, la Mésange nonnette (Poecile palustris) dans environ 5 % des cas et le Geai des chênes (Garrulus glandarius) dans près de 3 % des cas. Le Rougegorge familier (Erithacus rubecula), le Moineau domestique (Passer domesticus), le Verdier d'Europe (Chloris chloris), la Sittelle torchepot (Sitta europae) et le Merle noir (Turdus merula) étaient les premières espèces arrivées dans moins de 2 % des cas.

Les nouvelles mangeoires étaient plus rapidement exploitées dans les zones urbaines que dans les zones rurales, et la présence de chats rallongeait le délai de fréquentation d'un nouveau site de nourrissage. La Mésange charbonnière était très souvent la plus prompte à exploiter les nouvelles ressources mises à disposition, un constat qui est certainement à relier avec la composition de l’avifaune dans la zone d’étude, mais aussi à sa capacité à goûter de nouveaux aliments et à explorer de nouveaux secteurs.
(ornithomedia)