Au Paradis des Canaris - Maladie des yeux

[B][COLOR="Black"]Bonjour

J'ai trouvé ce texte sur le Net,émis par le Président du Club CLCC qui est aussi Vétérinaire aviaire

[FONT="Arial Black"]La trichomoniase.
Maladie émergente chez nos canaris.[/FONT]

©Jean Humier

[email]j.humier@gmail.com[/email]

Depuis 8 à 10 ans, on a vu apparaître sur les canaris en Belgique des cas de conjonctivites et
d'ophtalmies différents de ce qu'on connaissait jusqu'à présent.
Les oiseaux malades présentaient du larmoiement, de l'irritation les obligeant à se frotter
sans cesse les yeux.
Les paupières sont anormalement rouges et gonflées.
La peau autour des yeux finit par se déplumer.

On connaissait ce genre de symptômes dans l'ornithose par exemple, ou dans certains
cas de conjonctivite banale... ( voire dans la variole débutante).
Les cas d'ornithose se traitaient assez aisément avec un traitement antibiotique adapté.

Ces oiseaux atteints ont donc fort logiquement été traités avec de la doxycycline, de la
tylosine, ou du Baytril® et avec des onguents ophtalmiques du style Terramycine® ou
Chloramphénicol®.
Mais les résultats étaient totalement insatisfaisants, malgré des traitements de longue durée.

Au contraire, les cas s'aggravaient : la conjonctivite ne faisait que s'amplifier.
On voyait bientôt apparaître des abcès au contenu jaune et épais autour des yeux.
De grosses masses apparaissaient ainsi sous l'œil le plus souvent.
La ponction et la vidange de ces abcès, en plus d'être malaisée vu la consistance épaisse du
pus, n'était même pas salvatrice.
Les abcès se reformaient, et ne faisaient que croître jusqu'à la mort inéluctable des oiseaux
atteints.

Ces cas s'avéraient contagieux.
Une cause biologique était évidemment suspectée.
Les examens de laboratoire revenaient souvent négatifs pour les causes virales ( variole ) ou
bactériennes.
On a assez rapidement appris qu'en Italie notamment, ces cas étaient associés à la trichomoniase.

La trichomoniase est une maladie parasitaire due à « Trichomonas », un protozoaire
( parasite unicellulaire) flagellé.
Elle était très bien connue chez les pigeons, les dindes, les diamants du Gould, les rapaces,
les faisans, la perruche ondulée et même chez l'humain...
Mais, à ce moment, pas encore chez le canari, du moins dans nos contrées.
Cette maladie parasitaire nous vient donc du Sud, et son apparition a été favorisée par
les nombreux échanges commerciaux.
Échanges commerciaux qui se sont d'ailleurs multipliés depuis l'apparition des nouveaux
standards.

Chez les pigeons, le parasite touche principalement le début du tube digestif : un frottis
de jabot et un examen microscopique permet au vétérinaire de diagnostiquer aisément la
maladie.
Elle est synonyme de baisse de forme chez les pigeons de concours, et les traitements sont
donc fréquemment mis en œuvre.
On peut parfois voir des placards jaunâtres dans la gorge des sujets atteints.
La maladie se donne de sujet à sujet, dans les paniers de transport, ou de mère à
pigeonneaux lors du nourrissage.

Chez les canaris, le parasite se fixe d'avantage dans les sacs aériens au niveau de la tête,
dans les sinus ...
Elle provoque, comme nous l'avons vu , des yeux rouges et larmoyants, puis il y a apparition
d'abcès, des démangeaisons, des difficultés respiratoires, des difficultés à s'alimenter,
entraînant la mort.
Le plus impressionnant est sans conteste ces abcès des sinus et des sacs aériens, incurables
par les traitements classiques.
Mais il y a également stomatite ( inflammation de la muqueuse buccale ).

De plus tôt, la maladie avait déjà été reproduite expérimentalement chez le canari, et les
chercheurs avaient décrit comme symptômes, un amaigrissement progressif, une diarrhée
jaunâtre, des claquements du bec, et une respiration bruyante.

Le diagnostic doit se faire sur animal vivant : les oiseaux envoyés en autopsie , morts depuis
plus de 15 minutes sont inutiles pour la recherche de la maladie.
Il faut pratiquer , comme chez les pigeons, un frottis de l'arrière bouche et du jabot, et
examiner immédiatement au microscope, pour visualiser les trichomonas, mobiles sur la
lame porte objet.
Taille du parasite : 5 µm

Les trichomonas agissent en irritant les muqueuses de l'oiseau ( digestives ou respiratoires
chez le canari ).
Les muqueuses abîmées sont alors atteintes par des bactéries complicantes qui provoquent
les abcès.

La contamination se fait de façon directe ( d'oiseau à oiseau, par échanges sociaux de bec à
bec ) ou indirecte ( perchoirs, mangeoires, abreuvoirs ).
La maladie est donc toujours introduite dans un élevage par l'achat d'oiseaux porteurs.

Le traitement :

1. Dimétridazole : 40 mg/kg de poids vif par jour pendant 7 jours.
2. Metronidazole : 50 mg /kg de poids vif par jour pendant 7 jours.

Adressez-vous à votre vétérinaire.

Pratiquement , on peut par exemple utiliser le Tricho-Plus® : 1 sachet pour deux litres d'eau pendant 7 jours.

Les traitements doivent être précoces ! ( stade conjonctivite ).
Parce que si les abcès sont déjà installés , le pourcentage de guérison sera aléatoire.
Il faut se méfier d'un surdosage qui peut être fatal !

Le plus souvent, en cas de maladie installée, le traitement avec Tricho-Plus est d'ailleursµ
insuffisant : nous avons vu que les bactéries complicantes jouent un rôle majeur !
Il faut donc associer , au métronidazole, un antibiotique : association Doxycycline + Tylosine
du club ou Cosumix-plus® ... etc...

Cette utilisation simultanée d'antibiotiques n'est vraie que pour le traitement !
Pas pour les traitements préventifs.
Car il s'agit, vous l'aurez compris, d'insister sur la prévention de la maladie, lors des achats !
Que faire pour tenter de limiter les risques avec les oiseaux achetés ?
1. Mise en quarantaine : la maladie a une période d'incubation de 4 à 14 jours.
2. Traitement systématique des achetés douteux.
3. Désinfection du matériel utilisé pour ces oiseaux.

La trichomomiase n'est donc aucunement une nouvelle maladie !
Mais son action et son isolement chez nos canaris sont par contre de plus en plus fréquents.
Pensez-y même lors de conjonctivites apparemment banales surtout si vous avez
récemment acheté des nouveaux sujets.

De façon plus large, que peut-on conseiller comme précautions générales à mettre en œuvre
lors des achat ? ( particulièrement si les achetés sont de valeur, et s'ils proviennent du Sud )

Isolement strict pendant 3 semaines ( attention aux mangeoires et abreuvoirs utilisés )
Une goutte d'Ivomec sur chaque oiseau
Pulvérisation ( Ectospray® ou Vermikill® )
5 jours de Tricho-Plus® et ensuite Probiotiques et vitamines.
Vaccin antivariolique ? Selon les cas.

En espérant vous être utile.
©Jean Humier

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