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LE FRISE GEANT ITALIEN (AGI) N'EST PAS LE FRISE PARISIEN
Je vous avais présenté un article sur l'A.G.I., écrit par un auteur italien au mois d'octobre 2011 dont le titre était "Rien que de la Passion " Coïncidence, un autre travail dû à Paul Huyghe, Président de la Commission technique 'Canaris de posture" traitant du même sujet m'est parvenu il y a peu. Apportant d'autres considérations, il est très intéressant à lire lui aussi. Préface Un éleveur de renom m'a raconté comment il a réussi à produire d'un seul et même couple de bons Frisés Parisiens et des A.G.I. ! S'agit-il d'une fanfaronnade ou de la réalité ? Ou est-ce-que tout d'un coup un piètre Frisé parisien peu devenir un bon A.G.I. ? Je me suis penché sur la question durant ces dernières années et ce faisant mon intérêt pour ces deux races s'est passablement accru. A chaque possibilité qui s'offrait à moi, tant en Belgique qu'à l'étranger, j'étais au premier rang pour jeter un œil critique sur ces oiseaux. Comme il est malaisé de se faire une idée claire des caractéristiques de ces deux races et des divergences qui les séparent en Belgique, je me suis astreint à visiter à plusieurs reprises l'exposition internationale organisée par la C.O.M. à Reggio Emillia en Italie. J'uy ai eu la chance de pouvoir effectuer le voyage plusieurs fois avec de bons amis, enthousiasmant mais fatiguant ! Et ce qui devait arriver, arriva, comment cela en pouvait-il être autrement .. mon grand amour pour le Frisé parisien a dû partager mon cœur avec une nouvelle passion, celle de l'A.G.I. ] Pièce jointe 112263 Pièce jointe 112264 Emergence L' A.G.I. est donc un Frisé géant italien. Le Frisé parisien, d'origine française bien sûr, a connu un succès énorme, il y a de cela un certain nombres d'années. Les Italiens ne seraient pas ce qu'ils sont s'ils n'avaient pas tenté de donner un tour latin à cette race. C'est ainsi qu'ils voyaient le Frisé parisien un rien plus grand avec parfois moins de volume. Nous avons pu constater une foison de frisures de tête, elles étaient souvent assez impressionnantes. La frisure pectorale du Frisé parisien s'en dressait de plus en plus, de bas en haut, en lieu et place de gauche à droite, pour se fermer comme un mollusque bivalve en son milieu. Le large manteau du Frisé parisien subit lui aussi des modifications, il perdit de l'ampleur. Inutile de vous préciser que les amateurs français n'ont guère apprécié cette évolution ! Ils ont tout fait pour conserver le standard du Frisé parisien bien qu'il ne restait guère d'oiseaux qui répondissent aux exigences à ce moment-là. Les Italiens ont alors tourné la difficulté en décidant de créer une nouvelle race. On est en droit de se demander si cela a bénéficié au Frisé parisien... Il est fort dommage de rencontrer beaucoup trop d'amalgame à l'heure actuelle. Un bon Frisé parisien avec une frisure pectorale de bon aloi est devenu très rare. Il faut pourtant s'efforcer de garder une séparation nette entre les deux races. Pièce jointe 112269 Les Championnats du monde qui se sont tenus à Udine en 1995 ont été l'écrin de présentation du nouvel A.G.I., sans faire grande impression sur votre serviteur. J'ai trouvé que la différence entre la théorie, le standard présenté en même temps (dessins compris), et la réalité, soit les spécimens exposés, était trop criante. Quelques années ont passés et les Championnats du monde de Zutphen (Pays-Bas) en 1998 abritèrent quelques magnifiques spécimens qui imposaient vraiment en suivant le standard. Suivirent des années fastes pour l'A.G.I.,, on y connu des présentations réussies, ces années débouchèrent sur la reconnaissance officielle par la C.O.M., en janvier 2001 durant les Championnats du monde qui se tinrent au Portugal. Nous avons depuis l'occasion de pouvoir admirer des spécimens de l'A.G.I.. lors de toutes les grandes expositions internationales. C'est pourtant en vain que j'y ai recherché les qualités qui m'avaient séduit des années auparavant à Zutphen. Ou étaient donc restés ces oiseaux d'exception et leurs descendants ? Certains prétendent qu'ils avaient été vendus pour énormément d'argent, nous ne pouvons oublier que les pionniers d'alors ont pris de l'âge, certains sont même décédés, d'autres ayant cessé la reproduction. Nous nous trouvons dès lors en présence d'un grand challenge; pérenniser la race encore récente. Il me semble indispensable de nouer et d'entretenir des contacts suivis avec les amateurs étrangers, c'est une nécessité. J'ai récemment rendu visite avec des amis a un éleveur patenté italien. Un de ces amis a attiré mon attention sur le fait qu'une étiquette affichant un montant assez conséquent, que dis-je, exceptionnel, se trouvait sur beaucoup de cages. Bien des cages étaient vides, on nous dit que les oiseaux qu'elles contenaient avaient été vendus pour un prix pharamineux. Certaines cages affichaient même un nom sur l'étiquette. Ces pratiques me font .froncer les sourcils. S'agit-il là d'une technique de vente qui est propre aux Italiens ou un coup de pub? Je n'en ai aucune idée..... Compte tenu des prix affichés, je ne puis que déplorer la manière. Est-ce ainsi qu'on espère pérenniser la race ? Souhaitons qu'il s'agit là d'une exception au pays de l'A.G.I. Taille Il est évident qu'il s'agit d'un Frisé géant. Lorsque nous sommes comblé avec un Frisé parisien mesurant dix-neuf centimètres, on est plus exigeant avec l'A.G.I. il doit mesurer au moins vingt et un centimètres ! Cette longueur est pour une grande part due aux rectrices, ces dernières pouvant atteindre douze à treize centimètres. ! Il faudra, longtemps à un A.G.I. qui a perdu sa queue pour en récupérer une nouvelle de longueur complète. Alors que pour la plupart des races de Canaris, il faut compter environ six semaines pour obtenir une queue accomplie, en revanche, il faut compter huit à dix semaines dans le cas d'un A.G.I. Il faut faire fort attention à ce que les rectrices ne soient pas piquées ou endommagées avant la saison des expositions. Si cela arrive, on peut faire une croix dessus ! Il n't a pas que la taille du bec, au bout de la queue qui soit déterminante, il faut aussi tenir compte de l'harmonie entre la taille et le volume (masse importante de plumes) Frisures On ne peut en aucun cas oublier que nous avons à faire à un oiseau frisé. Les frisures requises doivent être complètes et se trouver. aux endroits requis. Il s'agit, croyez -moi, de quelque chose d'incroyablement difficile à réaliser. Pour la plupart des races de "Frisés" plus petites (Frisé du nord, Frisé du sud, Frisé suisse, Fiorino, Melado tinerfeno, etc.) on ne parle que de trois frisures basales : celle de la poitrine, du jabot, des flancs ou nageoires et celles du dos ou manteau. On risque là aussi de rencontrer des problèmes pour arriver à une situation sinon idéale du moins qui s'en approche. Cela est encore bien plus complexe chez l'A.G.I. Penchons-nous un peu sur la chose en détails Pièce jointe 112270 a) Tête et nuque La frisure de la tête, particulièrement le capuchon, est peut-être bien la caractéristique la plus marquante. Les longues plumes émergent d'un col rehaussé depuis l'arrière de la tête jusque sur le bec. L'idéal étant lorsque le col et le capuchon se fondent ensemble sans hiatus. On tolère toute une série de variations, il ne s'agit donc pas toujours d'un capuchon complet bien que le but ultime soit bien celui-là.. Des favoris prononcés doivent être présents corrélativement avec la frisure de la tête idéale. N'oublions pas que la collerette de l'A.G.I. est portée plus haut que celle du Frisé parisien. b) Flancs, nageoires Les flancs doivent être nettement dessinés, situés haut et totalement symétriques, comme chez toutes les races frisées en somme. Une bonne souplesse est désirée et est toujours la bienvenue. Ce Frisé-ci reçoit également de la largeur, ce qui le rend plus impressionnant encore. c) Dos, manteau Les plumes implantées à ces endroits doivent pouvoir montrer suffisamment d'élasticité comme sur les flancs. Elles ne peuvent en aucun cas être aplaties sur le dos. L'A.G.I. doit contrairement au Frisé parisien, présenter une rosette formée par les plumes retombantes (on ne discerne donc pas de séparation). Un bouquet complète éventuellement la frisure dorsale. d) Frisure de poitrine, jabot (et autres) Les frisures pectorales sont relevées et donc clairement dirigées vers le haut, sans ouverture dans la partie supérieure. Les frisures restantes sur le bas du corps doivent se fondre imperceptiblement dans le jabot, sans ouverture. Les longues et douces plumes (camail) falciformes pendent de chaque côté en donnant la touche finale à la silhouette de l'oiseau. Pattes, orteils et ongles Rien d'étonnant à ce que soit de solides pattes qui supportent cet imposant amas de plumes. Les ongles tirebouchonnés sont une caractéristique de la race. Les oiseaux dotés de ces ongles en sont fragilisés et je ne puis que conseiller de les tailler peu. Le juge se contente en fait de constater l'amorce de l'ongle tirebouchonné. Par respect pour cette race fragile, j'ose même dire que tailler les ongles est une obligation. Lorsqu'il arrive qu'un ongle se casse et qu'il reste un moignon visible pour autoriser le juge à qualifier l'oiseau de "non jugé" ! Un ongle cassé va normalement repousser, j'en ai fait l'expérience. Il ne s'agit donc pas d'un défaut irréparable car l'oiseau est normalement jugé sur ces qualités intrinsèques. Queue Une queue longue, large et non fourchue accentuera encore si nécessaire l'allure imposante de l'A.G.I. Je l'ai dit par ailleurs que la queue est pas sa longueur une composante importante de la taille de l'oiseau. Plumage Il faut faire attention à la structure des plumes lors de la composition des couples de reproducteurs. Pas question ici d'intensifs ni de schimmel mais bien de plumes dures, semi-dures et douces. Faire la différence entre-elles n'est pas aisé. Pièce jointe 112265 Pièce jointe 112266 Pièce jointe 112267 Logement Tenant compte de la taille volumineuse des oiseaux de cette race, il faudra prévoir des cages d'élevages conséquentes. Celles-ci devront être dotées de perchoirs pas trop minces et qui ne seront pas situés trop haut. Il est fortement conseillé de surveiller ses oiseaux sur le plan du picage. Il faut donc a tout prix que le plumage reste intact. Je donne lors de beaux jours, un bain matinal de préférence d'eau fraîche additionnée d'un peu de sel de bain (Orobath d'Oropharma) de chez Versele-Laga. Je préfère cela à une brumisation car certains spécimens n'apprécient pas celle-ci et omettent de se sécher après, cela est très néfaste pour le plumage fragile. La reproduction doit absolument avoir lieu dans des locaux secs, un degré hygrométrique élevé est néfaste pour toutes les races, certainement pour les frisées. Elevage Couples séparés La reproduction doit se faire en couples séparés, cet une nécessité s'agissant dune race plutôt difficile à faire se reproduire. On peut laisser les couples tirer leur plan seuls, une bonne sélection et une alimentation idoine y aideront pour beaucoup. Quel plaisir de voir les femelles bien nourrir leurs progénitures respectives avec l'aide de mâles aux petits soins. Un bon mâle s'impliquant à fond dans l'élevage des jeunes pour arriver à prendre la tâche entièrement à son compte. J'ai fait l'expérience sur l'A.G.I. et chez le Frisé parisien, il est parfois difficile d'amener les jeunes prêts à être sevrés à s'alimenter seuls. L'usage de parents adoptifs risque de voir ces derniers débuter un nouveau nid avec l'abandon des adoptés ! Soins à donner Il faut veiller à ce que les perchoirs destinés aux jeunes oiseaux soient placés assez bas, la fontaine doit être placée entre deux barreaux sur un perchoir : au moindre mouvement animant le perchoir, l'eau va s'agiter dans le bec de la fontaine, il s'agit là d'une invite non déguisée faite aux jeunes oiseaux pour s'abreuver. Pièce jointe 112268 J'utilise une pâtée sèche à laquelle j'ajoute une pâtée à base de fruits d'Orlux. J'y joins encore un peu de couscous qui a soigneusement trempé dans un double volume d'eau tiède (non bouillante) contenant après refroidissement complet, les vitamines qui varient selon les saisons. Il s'agit de Ferti-vit, d'Omni-vit, de Muta-vit et de Calci-lux d'Oropharma (Versele Laga). Je laisse le tout reposer durant un quart d'heure jusqu'à ce que toute l'humidité soit absorbée par les parties sèches de la pâtée aux œufs. Je promeut enfin la digestion en donnant de l'Oro Digest. Cerise sur le gâteau : des graines germées. Il s'agit là d'un bon moyen pour aider les jeunes oiseaux à manger seul. Bien qu'assez inhabituel, je donne enfin à l'occasion quelques pinkies que mes Canaris apprécient. Un œuf duit dur est également apprécié par mes oiseaux. Je donne enfin un peu plus de cette pâtée aux A.G.I. et aux Frisés parisiens. Un bon conseil : faites de la pâtée fraîche quotidiennement ! S'il en reste, gardez-en au frigidaire pour le midi et encore le soir. N'en gardez pas pour les jours suivant durant la saison d'élevage car les journées peuvent être très chaudes et cela n'est pas à l'avantage de la fraîcheur. Comme pour les autres races de posture, il faut tailler les plumes autour du cloaque des deux partenaires. Ne pas omettre non plus de raccourcir les ongles pour éviter des conséquences douloureuses. Expositions On utilise la cage du Frisé parisien pour exposer l'A.G.I. Les perchoirs sont de préférence ovales et placés à treize centimètres l'un de l'autre. Un fond de cage et une mangeoire fixée à la cage sont indispensables. La tendance actuelle est de préférer une mangeoire en plastique translucide faisant 10,5 cm de longueur sur 5 cm de largeur et 3 cm de hauteur. Elle est fixée à droite sur la face avant près d'un perchoir. On court le risque de voir l'A.G.I. abîmer ses précieuses plumes lorsque la mangeoire se trouve sur le fond de la cage. C'est d'ailleurs peu confortable pour un oiseau d'une telle taille de devoir se baisser à chaque fois qu'il veut prendre une graine dans le bec. Ceci est valable pour toutes les races qui sont destinées à être exposée dans une cage de ce genre. La face amovible du bac amovible de cette cage est de couleur noire, c'est préférable. Les A.G.I. qui vont participer aux expositions dans de telles cages se verront protégés par une toile, un coffret ou une housse. Cela est valable en fait pour toutes les cages d'exposition et doit permettre de procurer un maximum de quiétude aux oiseaux qui s'y trouvent. Différences Les standards de l'A.G.I. et du Frisé parisien diffèrent fortement et ne laissent la place à aucune confusion. Bien que les oiseaux repris dans le standard forme l'image idéale de chaque race, il y a de la marge entre la théorie et la réalité ! Je vais résumer les choses en quatre points : 1) Taille : le Frisé parisien se contente de 19 cm tandis que l'A.G.I. ne peut avoir moins de 21 cm. 2) Frisure de la poitrine : le jabot du Frisé parisien est plus fermé et en forme de coquille verticale, les deux côtés se dirigeant l'un de l'autre, comme pour se fermer. La frisure de l'A.G.I. est nettement horizontale, allant du bas vers le haut. 3) Frisures du dos : le manteau du Frisé parisien doit présenter une fracture nette accentuée par un bouquet. La frisure dorsale de l'A.G.I. est une rosette, donc certainement sans fracture et elle est aussi agrémentée par un bouquet. 4) Frisures de la tête : la différence qui frappe le plus est bien le capuchon : les longues plumes sortant de la haute collerette et capable de couvrir pour l'arrière de la tête jusque au -dessus du bec. C'est plus compliqué lorsque nous sommes en présence d'un demi-capuchon. Je n'aime pas de qualifier certains A.G.I., d"A.G.I. à tête lisse". J'ai pourtant rencontré certains spécimens qui ne montraient de capuchon que durant leur seconde année (certains même n'en arboraient que l'ébauche). Un jeune oiseau doté d'un capuchon presque complet peut le perdre l'année suivante. Vous voyez que nous sommes loin de la simplicité en la matière ! Les A.G.I. dotés de particularités dominantes sont encore très rares. Il se peut que la race soit encore trop "jeune" et que les caractéristiques d'une race pure a 100% ne soient pas encore fixées. Pièce jointe 112271 Postface J'ai personnellement pu constater lors de visites à de la plus grande exposition ornithologique, celle de Reggio Emilia que la grande différence entre les deux (A.G.I. et Frisé parisien) est bien le prix !!! Lorsqu'un Frisé parisien trahit quelques fautes typiques, certains en font très rapidement un A.G.I. et adaptent le prix demandé en conséquence ! Lorsque vous vous renseignez innocemment s'il s'agit bien de Frisé parisien, nos interlocuteurs répondent sans rougir "si, si". Il ne reste plus au candidat acheteur d'ouvrir les yeux et de se méfier. Je remarque nettement la bonne volonté existante de garder les deux races séparées lors des expositions, c'est là quelque chose de réconfortant. "Je n'ai pas voulu par cet article jeter le doute ni la crainte parmi les amateurs, bien au contraire. J'espère en fait que beaucoup vont relever le défi en étant armés d'un maximum d'informations sur le sujet. Les deux races sont si complexes qu'elles doivent être jugées avec la compréhension et l'expérience nécessaires si nous voulons continuer à jouir de leur présence dans le futur. Je reste à la disposition de chacun pour partager mon modeste savoir sur le sujet". Paul HUYGHE. |
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