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maloute45 30/01/2014 01h12

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Le Lancashire : le « roi des canaris » perdu et retrouvé.

Un article de Nick WEST (Journaliste indépendant).
Traduction & adaptation française : Danielle SUGLIANI, Jean-Marc POLAKOWSKI.
Extrait de Cage & Aviary Birds du 10 juin 2010.


Le majestueux Lancashire a disparu depuis longtemps mais sa résurrection est presque achevée.

Durant les années 1960, un petit groupe de passionnés scanda le slogan suivant :
« Le Roi est mort – vive le Roi ! »
Ils s’embarquèrent donc dans une quête pour rétablir le standard d’une des plus anciennes
variétés de canaris : le Lancashire « Royal ».
Vu la grande popularité dont il jouissait au cours de l’ère Victorienne dans le conté qui lui donna
son nom, le Lancashire huppé était pressenti par certains comme l’apothéose du canari.

C.A. HOUSE dans son livre « Les Canaris » (1923), le qualifiait ainsi : « majesté dans l’apparence
et la prestance à laquelle s’ajoute la reconnaissance de son rang royal dans la famille des canaris ».
Toutefois, HOUSE remarquait que le Lancashire était devenu plus rare après la Grande Guerre.
Puis, la race toute entière, si populaire dans les environs de Manchester pendant des siècles, fut
victime de la 2ième Guerre Mondiale.
En 1960, c’était devenu un oiseau mythique. C’est alors qu’un groupe de passionnés conduit par
l’éleveur mondialement reconnu G.T. DODWELL (« Terry ») se mit au travail pour re-créer le
Lancashire en se basant sur les races connues autrefois pour avoir contribué à l’élaboration de
son aboutissement.
Le plus jeune membre du groupe (dans ses vingt ans) Gordon PLUMB de Bramford près d’Ipswich
raconte :
-« Notre groupe comprenait Albert NEWSHAM, Cyril NEWICK et le très célèbre Terry DODWELL .
Albert avait plus de 70 ans et moi je n’étais qu’un débutant mais je venais juste de remporter le
prix du meilleur lizard au National.
Ils savaient exactement comment procéder : les écrits de la période Victorienne nous indiquaient
les particularités du standard à obtenir à l’aide du croisement canari Crest (huppé) x Yorkshire ».

Brian HOGG, éleveur champion contemporain, raconte l’histoire suivante :
« Les éleveurs de Lancashire avaient créé les races Norwich, Crest et les Yorkshire; donc ils se
mirent à retravailler la race depuis le début en croisant un Crest avec un Yorkshire et ils
sélectionnèrent les oiseaux les plus clairs (lipochrome) car généralement possédant beaucoup de
mélanine.
Ceci était vital car le standard des Lancashire demande des oiseaux complètement lipo. (soit
jaune intensif ou schimmel, soit blanc).
Cela a compliqué la tâche et c’est encore de nos jours un résultat difficile à obtenir.
A mon avis, cela fait du Lancashire une race supérieure aux autres car le panachage est interdit !
Mais cela implique un gaspillage sévère concernant tous les sujets qui sont hors standard.
Un panaché peut produire un lipo dans sa descendance et il nous arrive de faire de la reproduction
avec un tel oiseau si le nombre de sujets clairs disponibles est trop limité mais il est préférable de
l’éviter car les gènes ancestraux restent dans la lignée sur plusieurs générations.
Il faut donc beaucoup de patience ! ».

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Ce fut la qualité du groupe de recherche et en 1970 il fondèrent la « Old Variety Canary Association »
- OVCA – puis en 1975 Terry DODWELL remporta le titre du Meilleur Lancashire au National avec
un Lancashire huppé.
Heureusement que Terry était là pour nous donner un bon coup de mains !
Quelques éleveurs n’étaient pas d’accord pour procéder avec des oiseaux panachés
– Philip BRADNUM de Bungay dans le Suffolk pensait qu’élever avec de tels oiseaux renforçait la
qualité génétique de la race et évitait l’apparition d’oiseaux aveugles (une tare chez certains
sujets Lancashire de plus de 3 ans d’âge).

Philip dit : « j’ai dû les utiliser car cela les fortifient et améliore la souche.
Ernie WINSER que j’ai rencontré lors du National m’a demandé si je pratiquais cette façon de faire
et Mr. DODWELL a paru très ennuyé lorsqu’il a entendu la conversation.
Il ne faut pas oublier qu’à l’origine le canari était mélanine et si l’on élimine complètement ce
facteur de la lignée des problèmes surgissent .
Dans mon élevage, je peux certifier qu’aucun de mes oiseaux n’est devenu aveugle. »

Point de vue de Brian HOGG :
« Je ne pense pas que les lipos doivent être utilisés de bout en bout car cela affaiblit la lignée.
Les oiseaux de Philip qui ont remporté 51 titres de 1978 à 1985 sont dérivés d’une souche
différente de Lancashire.
Il a croisé le Crest avec une race Suisse/Autrichienne –le Berner- pensant qu’ainsi il aurait une
qualité de plume meilleure que celle des Lancashire actuels.
Cette différence de lignées n’est guère perceptible.

Un éleveur très renommé- qui veut rester anonyme - est très sarcastique au sujet de la qualité
des oiseaux exposés depuis plusieurs années.
Il dit : « Je pense que le Lancashire actuel est médiocre en comparaison de ce qu’il a été dans le
passé car j’ai vu des photos de certains oiseaux de l’époque Victorienne.
En fait, les Lancashire du Continent sont meilleurs, même s’ils proviennent du stock anglais !
De plus, je sais de source sûre que certains éleveurs actuels sont toujours en train de croiser
leurs oiseaux avec des Yorkshire, alors qu’à présent ils devraient être suffisamment corrects par
rapport au standard.
Cependant, ne vous méprenez-pas, je pense qu’un nombre plus important d’éleveurs devrait
développer ces races anciennes comme le Lancashire » .

Bien sur, les passionnés de Lancashire restent une minorité et Brian HOGG qui, à l’origine, acheta
ses Lancashire à Philip BRADNUM et a gagné 3 médailles d’or, 1 d’argent et 1 bronze à l’exposition
mondiale, pense que la race aurait pu davantage profiter de l’aide des éleveurs.
« Le Lancashire est le parent-pauvre des trois grandes races de canaris plume-lisse et il va
probablement le rester !
Toutefois, je veux encore espérer qu’il y aura une résurgence dans son élevage et que certains de
mes succès en Europe feront réagir les gens et qu’ils se diront : « pourquoi pas moi ? je pourrais
en faire autant ! ».
Brian HOGG est le Secrétaire du Club « South Bucks Canary Breeders Association »
et co-fondateur du « Lancashire Canary Club » et son stock vient du Continent : « J’achète mes
oiseaux chez Wilfried SWYNGEDAUW en Belgique.
Pour améliorer ma souche, je ne trouve pas en Angleterre donc je suis obligé d’aller en chercher
sur le Continent ».
La qualité et la quantité étant un problème majeur pour les fans de Lancashire, la race se retrouve
face à un futur incertain en Angleterre.
Comme HOGG le souligne : il faut être très patient : « Je n’avais pas assez de sujets pour la
reproduction l’année dernière pour satisfaire
la demande, ce qui a causé beaucoup de déception chez les gens qui attendaient depuis
longtemps.
La pire des choses étant que ces clients se rabattent sur des oiseaux de qualité inférieure.
Sortir de bons sujets est rare et, pour le noyau des amoureux de Lancashire, l’attente est
remerciée par le résultat.
Comme G.T. DODWELL l’a écrit en 1967 : « L’ancien Lancashire huppé est une variété splendide et
imposante qui a toujours honoré de sa présence nos expositions ».


LA FICHE DU LANCASHIRE :

Caractéristiques : - Le plus grand de toutes les races anglaises.
Taille idéale 20.3 cms
(ou 8 inches)
- Elancé et droit qui ne doit pas se coucher sur le perchoir.
- Une variété huppée appelée « coppy » et une tête lisse appelée
« plainhead »
(les 2 variétés étant nécessaires pour maintenir la stature de la race).
- la huppe doit avoir la forme d’un fer à cheval et sans cassure.
- Seules couleurs acceptées : Jaune intensif/schimmel et blanc.
(seule exception : la huppe grise ou « grizzled » chez le sujet huppé.

Elevage : un défi car un peu difficile :
- toujours accoupler un sujet huppé avec un non-huppé.
- usage de parents adoptifs parfois nécessaire.
- risque de ne pas obtenir de jeunes lipo si décision d’utiliser des
oiseaux panachés en vue de renforcer la souche.

La mue : - la taille et l’abondance des plumes impliquent une nourriture riche et
un apport en vitamines.
- un besoin d’exercice pour éviter la léthargie et garder une allure
dynamique.

Le prix : - un couple chez un éleveur primé environ £ 100 (ou 115 € fin 2010).

L’HISTOIRE DU LANCASHIRE :

Ce que nous connaissons sur l’histoire du Lancashire parfois appelé « le géant des canaris », nous
l’avons trouvé dans les écrits de la période Victorienne.
Il est difficile de remonter plus loin dans le passé avec une certitude absolue car ce n’était alors
qu’un hobby de la classe travailleuse.
Inévitablement le manque d’éleveurs lettrés rendit la présence de rapports écrits très rare pour
cette époque.

Toutefois, la race semble avoir été apportée dans notre pays ( Angleterre ) au 17ième siècle par
des tisserands flamands qui avaient trouvé du travail dans l’industrie textile qui se développait
autour de la bourgeonnante métropole MANCHESTER.
Il y eut des tentatives alors de nommer cet oiseau le « Manchester Coppy » ou « Manchester
Fancy » à cause du grand nombre existant dans la ville.
Mais, il a été rapporté que ces tentatives pour changer le nom furent gelées par les éleveurs
de l’arrière-pays d’OLDHAM, ROCHDALE et ASHTON, qui s’élevèrent contre eux en criant à
l’usurpation!

On pense que les derniers rares spécimens de LANCASHIRE de cette époque disparurent dans la
place-forte de ROCHDALE et OLDHAM.

Un article de Nick WEST (Journaliste indépendant).
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